Crédit photos : WWE
Depuis WrestleMania 34 en avril dernier, la WWE a eu beaucoup de mal à captiver l'audience. La faute à des pay-per-views souvent poussifs voire carrément décevants (coucou Backlash...). Avec SummerSlam, Vince McMahon et compagnie voulaient vraiment proposer un show conséquent, long de six heures. Mais comme nous ne le savons que trop bien, quantité ne rime pas forcément avec qualité. Voici un petit tour d'horizon de ce qui s'est passé lors de cette soirée à la fois surprenante et parfois convenue.
Un kick-off glacial !
C'est toujours difficile de se retrouver dans la partie gratuite d'un show mensuel. Pourquoi ? Et bien à cause d'un manque d'intérêt certain de l'audience présente sur place comme des spectateurs. Dans l'arène, les fans étaient encore en train de s'asseoir lorsque Rusev et Lana devaient affronter Zelina Vega et Andrade « Cien » Almas. Il en résulte une rencontre bien terne sans aucun spot vraiment marquant. Même si la division de 205 Live est habituée de se retrouver dans cette position, Cedric Alexander et Drew Gulak ont eu aussi bien du mal à provoquer une grosse réaction autour d'eux. Le match était pourtant correct mais force est de constater que l'Univers de la WWE n'accroche toujours pas aux performances des cruiserweights. Pour en finir avec les matches de cette mise en bouche, la B-Team a encore une fois eu de la chance face à The Revival. Même si nous commençons à nous habituer à la bonne étoile de cette équipe incongrue, la sauce commence à prendre avec le slogan « B-Team, B-Team, go, go, go ! ». Impossible de savoir si cela durera mais il s'agissait sans doute du moment le plus intense du kick-off. Au final, nous avons dû supporter deux heures assez soporifiques qui ont pour seul but de faire vendre des abonnements au WWE Network. Renee Young et sa petite équipe de commentateurs-analystes-acteurs répètent sans cesse les mêmes choses en revenant trois fois sur chaque rivalité... et ce n'est clairement pas ce qu'il y a de mieux pour chauffer les spectateurs.
Un départ en trombe
Depuis déjà quelques temps, la WWE nous a souvent offert des openers si intenses que le reste du show avait bien du mal à suivre. Comme d'habitude, c'est à Seth Rollins que ce rôle incombait. Son match face à Dolph Ziggler a tenu toutes ses promesses même si nous pouvons finalement regretter le manque d'implication de Dean Ambrose et Drew McIntyre, qui patrouillaient pourtant aux abords du ring. La suite a de quoi déconcerter mais lorsque nous regardons cette première partie de SummerSlam dans son ensemble, elle fait sens et le tout devient même plutôt harmonieux. Le New Day a assuré le spectacle dans un affrontement par équipe plutôt bon malgré son final résultant d'une disqualification. Kevin Owens s'est pris la (bonne) branlée de la soirée et Becky Lynch a enfin basculé du côté obscur de la force après la victoire de sa meilleure amie Charlotte Flair. Sur ces matches, nous avons clairement eu des moments WTF, un peu longs, des spots sympathiques et des résultats satisfaisants. Mieux encore, les storylines s'en sont aussi retrouvées approfondies et bien plus prometteuses, en particulier pour Lynch/Flair, qui devrait nous occuper pendant les semaines qui viennent. Puis surtout, bye bye Carmella et rien que ça, c'est déjà une bonne nouvelle. Il était en effet impressionnant de constater à quel point elle a pu tirer les performances de Charlotte et Becky vers le bas. Nous avons ainsi pu assister à une série de botchs incroyables. Seul le final a sauvé cette rencontre qui a d'ailleurs marqué un tournant dans ce pay-per-view. Ah oui, et le match opposant Kevin Owens à Braun Strowman peut être résumé aussi rapidement qu'il s'est terminé : « BRAUUUUUUUUUN ! ».
La traversée du désert
Dans la catégorie déception de l'année, AJ Styles est sans doute bien placé. Attention, nous ne critiquons absolument pas le talent indéniable de l'actuel champion de la WWE, mais plutôt son incapacité à rendre une rivalité prenante. Que ce soit avec Nakamura ou Rusev, les matches ont souvent été ennuyeux voire carrément soporifiques. Pour Samoa Joe, cela n'a pas été différent et lorsque la rencontre commençait enfin à décoller, Styles se faisait finalement disqualifier après avoir sauvagement agressé son adversaire avec une chaise. Un autre fait intéressant à souligner, c'est la place du match en plein milieu de la carte. Pour un titre aussi prestigieux, il y a de quoi être intrigué. C'est comme si sa valeur était retombée au niveau de celle d'un titre US ou intercontinental. Hélas, ce n'est sûrement pas Elias et sa guitare cassée qui relanceront le show... Difficile de vraiment comprendre ce que Vince compte faire avec son musicien mais ce n'est pas avec SummerSlam que nous avons pu y voir plus clair. Et puis, le moment qui fait mal au cœur est arrivé... Passons même Corbin et Balor qui, malgré la résurrection du Démon, n'a absolument pas impressionné. De même pour Nakamura et Hardy qui ont fait ce qu'ils ont pu dans une rivalité bien triste (mention spéciale à Jeff et son atterrissage malheureux sur le dos). Non, ce qui fait mal, c'est The Miz vs Daniel Bryan. La WWE a fait de cet affrontement une montagne immanquable qui aura mis des années à sortir de terre. Au final, nous avons eu droit à un match tout juste correct et à une fin prévisible, durant laquelle ce cher Miz a forcément triché. Si à l'heure actuelle nous ne savons rien sur l'avenir du leader du « Yes movement » avec la compagnie de Stamford, il faut bien admettre qu'il a un peu perdu de sa superbe. Là où il y a plusieurs années il parvenait à magnifier chacun de ses combats grâce à sa fougue et à son charisme exceptionnel, Daniel Bryan semble englué dans son personnage qui semble ne plus avancer. Et si The Miz avait eu raison en disant que le fameux « Yes ! » n'était plus que de l'histoire ancienne ?!
Le réveil des champions !
Nous arrivons dans les dernières minutes de ce SummerSlam 2018. C'est la conclusion de tous les risques avec deux combats à l'enjeu énorme pour l'avenir de RAW comme de la WWE en général. Tout le monde pouvait se demander si Ronda Rousey était bien prête... Nous avons encore eu une réponse plus que positive ! Il faut bien le reconnaître (car il faut aussi le dire lorsque la ligue a de bonnes idées), les bookers font un excellent travail pour ce qui est de protéger l'ancienne combattante de l'UFC. Cette fois, elle a dominé en long, en large, et en travers son affrontement de la soirée. Elle devient donc championne pour la toute première fois, et la WWE a joué avec les sentiments des fans en faisant venir Natalya et même les sœurs Bella lors de la célébration. Nous le sentons, les officiels sont en train de construire les bases pour le pay-per-view Evolution et quelques rivalités commencent à se dessiner. Quoi qu'il en soit, Ronda Rousey est toujours aussi populaire et maintenant qu'elle détient la ceinture, nous avons vraiment hâte de voir quel sera son futur avec la compagnie. Puis vient le temps du main event. Si nous pouvions craindre un nouveau naufrage entre Roman Reigns et Brock Lesnar, le sauveur du match est arrivé... Il s'agissait bien entendu de Braun Strowman, qui avait pour ambition d'encaisser sa mallette au terme du combat entre les deux hommes. Comme vous le savez sans doute, le « monstre parmi les hommes » n'en aura finalement pas eu l'occasion mais il aura été un facteur déterminant dans le déroulement de la rencontre. En ajoutant un facteur extérieur, le suspense s'en est retrouvé gonflé même si le combat en lui-même n'était pas bien marquant. Aussi, impossible de comprendre pourquoi un spear a eu raison d'un Lesnar qui avait pris l'habitude d'en recevoir 4 ou 5 sans broncher. Nous pouvons au moins nous réjouir de revoir le titre universel, et qu'il s'agisse de Reigns ou de Strowman, ils auront fort à faire pour redorer le blason de cette ceinture.
Conclusion
Au final, c'est un SummerSlam plutôt complet et satisfaisant qui s'est tenu à Brooklyn cette année. Si les matches en eux-mêmes n'avaient rien de fou, le pay-per-view aura au moins eu le mérite de faire avancer certaines storylines et d'en créer de nouvelles. Encore mieux, nous avons enfin l'impression que la WWE avance en capitalisant sur des superstars qui suscitent de vraies réactions chez les fans. Ronda Rousey devrait enfin s'imposer comme la championne incontournable et Roman Reigns va sortir de sa rivalité à distance avec Brock Lesnar qui tournait en rond. Maintenant, il va falloir que la compagnie de Stamford capitalise sur ces bons points pour les prochains événements.
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du show dans les commentaires en bas de cet article.
Recommandé pour vous