Crédit photo : WWE
Voilà 25 ans que les Monday Nights des américains sont rythmés par Raw. Pendant plus de deux décennies, les superstars de la WWE se sont données corps et âmes afin d’offrir le meilleur d’elles-mêmes. Le show atteindra la notoriété qu’on lui connaît à la fin des années 90 avec les Monday Night Wars. L’épisode du 10 mai 1999 enregistrera le meilleur rating de son histoire (8.1). Mais de nos jours, tout cela semble bien lointain… Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive là ? Comment inverser la tendance ? C’est ce que je vais essayer de déterminer aujourd’hui !
Réduire le temps d’antenne
Le 23 juillet 2012, Monday Night Raw célèbre son 1000ème épisode et pour marquer le coup, la WWE décide de modifier son format de diffusion, passant d’une durée de 2h à une durée de 3h. Un changement que beaucoup de fans critiqueront et continuent de critiquer aujourd’hui. Mais pourquoi la WWE a-t-elle décidé d’effectuer une telle modification ? Une envie d’offrir encore plus d’action à ses fans ou alors une simple raison financière ? Il semblerait que la deuxième option soit la bonne !
En effet, en rajoutant une heure à son programme phare, la WWE offre à ses diffuseurs l’opportunité de placer encore plus de pubs, ce qui a pour effet de rapporter encore plus d’argent. Mais si l’audience ne suit pas, ou tout du moins ne suit plus, est-ce que ce format reste adapté ? Pour vous donner un ordre d’idée, l’épisode Raw Supershow du 16 juillet 2012 avait réuni une moyenne de 4 879 000 téléspectateurs sur l’ensemble de ses deux heures. La semaine suivante, le passage à 3h de show était salué par 6 millions d’américains, mais ce chiffre était principalement dû à l’événement du 1000ème épisode, prenez en pour preuve l’audience du 31 juillet 2012 : 4 449 000 téléspectateurs. L’augmentation de la durée du programme montrait déjà des signes de faiblesse… des signes qui se sont accentués au fil des années !
Date de diffusion |
Nombre de téléspectateurs |
Lundi 10 octobre 2011 |
5 021 000 / 3.26 (rating) |
Lundi 8 octobre 2012 |
4 108 000 / 2.8 (rating) |
Lundi 14 octobre 2013 |
3 992 000 / 2.88 (rating) |
Lundi 13 octobre 2014 |
3 751 000 / ... |
Lundi 12 octobre 2015 |
3 224 667 / ... |
Lundi 11 octobre 2016 |
2 758 667 / ... |
Lundi 17 octobre 2017 |
2 688 000 / ... |
En ce mois d'août 2018, un épisode de Monday Night Raw réuni une moyenne de 2.7 millions de téléspectateurs (2 470 000 la semaine du 9 juillet, 2 804 000 la semaine du 6 août). En près de 7 ans, l’audience a donc été divisée par 2. Un signe qui montre qu’il n’y a pas que le décor du show qui fait dans le rouge… Je pense donc que de réduire le temps d’antenne est l’une des meilleures options qui s’offrent à la WWE si elle ne veut pas se retrouver en dessous de la barre des 2 millions d’ici quelque temps ! Un retour au format de 2h permettrait notamment d’avoir plus d’action sur le ring et moins de blabla dans les coulisses, ou encore de se concentrer réellement sur les storylines en arrêtant de nous offrir du réchauffé (Lesnar/Reigns). Sans compter les rivalités un peu poussives comme Balor/Corbin, Banks & Bayley ou AOP/WorldWilde.
Répartir le show en deux parties
Quelle semble loin cette époque où lundi soir rimait avec baston, excitation et passion… Pourrions-nous revivre l’Attitude Era en 2018 ? C’est une chose impossible à imaginer mais surtout à concevoir. Pourquoi ? Tout simplement parce que les mentalités ont évolué et que les cibles commerciales ont changées. Maintenant, il faut nous servir un programme tout public coûte que coûte et ce peu importe la médiocrité du show. Aujourd’hui, regarder Monday Night Raw revient à servir une boîte de haricots verts crus et non assaisonnés : c’est bien de dépenser des milliers de dollars en promotion publicitaire mais si au final le programme est fade, cela ne sert pas à grand-chose !
Pendant l’Attitude Era, le programme était divisé en deux parties. La première nommée War Zone, était commentée par Jim Ross, Michael Cole et Kevin Kelly. Elle permettait de mettre en avant les rivalités «mineures» tout en proposant un spectacle de très haute qualité. Il s’agissait en quelque sorte de ce que l’on appelle aujourd’hui "pré-show" mais sans les bla bla autour d’une table. Ensuite Jerry «The King» Lawler rejoignait son ami et camarade aux commentaires : le show principal pouvait ainsi débuter pour de bon !
Même si cette formule n’a pas duré très longtemps, il me semble que de nos jours elle soit celle qui est la plus adaptée à un format de 3h. Imaginons un instant ce que cela pourrait donner.
Pendant la première heure, nous aurions le droit à la mise en avant de catcheurs/catcheuses mineur(e)s comme la B-Team, la Titus World Wilde et les squashs puis dans les deux autres heures, nous assisterions au show principal avec les superstars du moment telles que Rollins, Ziggler, Rousey… De plus, cette répartition du show en deux parties permettrait d’avoir deux audiences pour le même show, ce qui permettrait d’évaluer quelle est la réelle partie du show que les fans apprécient le moins.
Avoir un roster commun aux deux shows
C’est en 2016 que la WWE renoue avec la Brand Extention (deux rosters et deux general managers différents pour chacun des shows). Aujourd’hui en 2018, soit seulement deux ans après ce retour aux sources, des rumeurs fusent et annoncent un retour à un roster commun pour les deux événements. Je suis en partie pour et en partie contre. Je m’explique : avoir un roster commun aux deux shows permettrait d’avoir des rivalités plus intéressantes et plus diversifiées. Actuellement, la WWE tourne en rond avec pas mal de ses superstars (Strowman, Banks, Bayley, Owens, Bliss..). De plus, qui dit roster commun ne dit pas forcément GM commun ! Rien n’empêche de garder Angle du côté de Raw et Paige du côté de Smackdown, c’était déjà comme cela à l’époque de la Ruthless Agression Era (Eric Bischoff du côté de Raw, Stéphanie / Heyman du côté de Smackdown).
Avoir un roster mélangeant les superstars du show rouge et celles du show bleu (et pourquoi pas de la NXT de temps en temps ?) nous permettrait aussi d’avoir une grosse rivalité qui nous tiendrait en haleine chaque semaine. Pour qu’un show attire et fidélise les téléspectateurs, il faut qu’une grosse rivalité soit mise en place comme c’était le cas en 1998 entre Stone Cold et Vince McMahon, ou encore en 2008 avec la rivalité opposant les deux anciens membres d’Evolution, Triple H et Randy Orton. À l'heure actuelle, quelle grande rivalité nous fait frémir chaque semaine ? Brock Lesnar vs Roman Reigns ? Titus World Wilde vs AOP ? Mon dieu… non ! Braun Strowman vs Kevin Owens ? Mais achevez-moi s’il vous plait… La seule rivalité qui pourrait presque tenir le coup et nous donner envie de regarder Raw, c’est Seth Rollins vs Dolph Ziggler pour le titre intercontinental. La WWE a su redonner ses lettres de noblesse à ce titre qui a connu une petite période creuse entre 2011 et 2013. Mais il faut bien se l’avouer, si les fans prennent plus de plaisir à regarder Smackdown c’est parce qu’il y a une (voire plusieurs) grosse(s) rivalité(s) : The Miz vs Daniel Bryan, Carmella vs Becky Lynch (et Charlotte), Aj Styles vs Samoa Joe. Voici pour moi les grosses rivalités de la WWE en ce moment (NXT non compris).
De plus, rappelons que WWE SmackDown fera son retour sur la Fox en fin 2019. Il semble donc plus qu’évident que la fédération va apporter des changements majeurs afin d’obtenir des audiences un peu plus élevées qu’actuellement.
Redonner une esthétique au show
Je préfère vous prévenir, les deux choses que je vais proposer dans ce paragraphe ne modifieront pas les audiences du show mais redonneront un réel plaisir aux fans. Pour moi, le show a perdu de sa splendeur lorsque la WWE a décidé d’arrêter d’utiliser des pyrotechnies. Avouez-le, c’était quand même la très grande classe quand le show débutait par son mythique et légendaire feu d’artifice et que Jim Ross, ou Michael Cole plus récemment, s’égosiller afin de nous souhaiter la bienvenue à Monday Night Raw.
Ce qui nous manque également, c’est un générique bien rock comme c’était le cas en 2006 ou encore en 2009. Actuellement c’est plus vite vu, la WWE ne diffuse même plus son générique, le show débute directement avec la voix de Michael Cole qui nous souhaite la bienvenue et la WWE balance directement son segment d’ouverture.
Je pense également que la table à trois commentateurs a fait son temps. On le remarque bien, la plupart du temps l’un des trois (très souvent le coach) commentateurs ne parle presque pas. Je pense qu’il serait intéressant de garder l’équipe composée de Michael Cole, Corey Graves et le Coach pour la première partie du show puis d’avoir une toute nouvelle (ou presque) équipe de commentateurs pour le show principal. Cette équipe pourrait être composée de Corey Graves et de Renée Young par exemple... Enfin, tout cela ne reste que des propositions visant à rebooster les audiences du show rouge.
Je terminerai en disant qu’à force de lésiner sur les moyens financiers, la WWE a réussi à nous rendre le show (le plus chaud de tous les shooooooows #ChereauStyle), le plus monotone qu’il soit. Chaque semaine les audiences ne cessent de baisser, et ce que ce soit un Raw classique ou bien un Raw post PPV. Quoi qu’il en soit si vous souhaitez vous mettre en bouche pour SummerSlam (à suivre sur AB1 et ABXplore avec les commentaires de Christophe Agius et Philippe Chereau en direct du Barclays Center), je vous conseille vivement de regarder NXT TakeOver Brooklyn IV. Là, vous retrouverez de l’action pure et dure, de l’excitation et des émotions à couper le souffle !
Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon week-end SummerSlam (et semaine post-SummerSlam) sur Catch-Newz et vous donne rendez-vous dans les prochaines semaines pour une nouvelle chronique. N’hésitez pas à partager votre opinion en zone de commentaires et sur nos médias sociaux pour que nous débattions ensemble sur des sujets divers et variés liés à l’actualité du catch, comme cette chronique par exemple.
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