Vaste sujet dans lequel on se lance cette semaine. Tout d'abord ici, la question n'est pas de savoir qui doit être votre catcheur préféré, non les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Pourtant il existe des éléments objectifs qui font de vous un bon catcheur. Un premier piège à éviter : je ne cherche pas à démontrer qui est le meilleur aujourd'hui ou hier. Nous regarderons seulement ce qui fait de vous un bon catcheur. Que notre étude commence !
L'élément capitale: le charisme.
Vous pourriez avoir un corps parfait, mesurer deux mètres pour 120 kilos de muscles, être un subtil mélange de Brad Pitt et Johnny Depp. Ou bien encore être le meilleur athlète du monde, capable de faire un 360 degrés sur place, tout en sautant par-dessus la troisième corde et atterrir sur vos pieds.
Sans charisme ça ne marchera pas. Comment définir le charisme. Ce "je ne sais quoi" en plus. On pourrait le définir comme cette capacité de donner des sensations aux personnes qui nous regarde. Leur transmettre des émotions de manière naturelle. The Rock, Ric Flair, Nakamura et Owens, sont des exemples de gens très charismatique. Prenons Nakamura, on ne le comprend pas, pourtant il suffit de le voir faire son entrée et soudain on réalise que le King of Stong Style à quelque chose en plus. D'ailleurs on peut admettre que la plupart des catcheurs dans les quatre plus grosses fédérations sont tous charismatiques. Seulement certains en ont à revendre.
Deuxième élément: The Talking skills. (les talents au micro)
Un match avant de se faire, ça se vend au public. On appelle ça le build up (la construction). Pour ça il existe Monday Night Raw, le regretté CM Punk avait un talent particulier pour nous vendre un match. Par vendre j'entends le fait de nous donner envie de le regarder. Heureusement pour nous, nous vivons à l'époque où Paul Heyman atteint le sommet de son art. Avouez qu'il sait comme personne, vous donner envie de voir un match. Ici la liste est longue. Selon moi il est presque impossible d'arriver au sommet du business sans savoir faire une promo digne de ce nom. Il existe bien sur des exceptions. Deux fameuses, Bill Goldberg et Rey Misterio. Tous deux très charismatiques, mais peu à l'aise avec les promos. Misterio est tout de même au-dessus de Goldberg, au vu de sa longévité et de ses performances. Toutefois la WWE ne lui confia jamais de longues promos il était toujours interrompu. C’est d’ailleurs un indicateur du degré de confiance qu’a Vince McMahon en un catcheur. Sans lui casser du sucre sur le dos Roman Reigns n’est jamais seul face à un micro depuis quelques mois, on peut en dire autant de Neville, ou de Cesaro. On peut reprocher ça à la WWE, être à l’aise au micro prend du temps et demande de se tromper. Seulement un cafouillage au micro en plein Raw et vous resterez sur la touche longtemps. Pas facile de s’améliorer dans de telles conditions. Rappelons aussi que parfois certains Heels sont ennuyeux dans leurs promos car c'est l'effet qu'ils cherchent.
Troisième éléments : La Gimmick (le personnage)
Ce n'est pas le tout d'avoir du charisme et être bon avec un micro. Encore faut-il un personnage qui plaît au public. Il a fallu des années à Stone Cold Steve Austin pour trouver son groove du chauve botteur de fesses, buveur de bières. Stone Cold était Bad Ass. D.Bryan lui n'abandonnait jamais et avait cette colère en lui lorsqu'il était au pied du mur.
Stardust est en fait le meilleur exemple, j'espère que l'on sera tous d'accord pour dire que Cody Rhodes ne manque ni de charisme ni de talent au micro. Pourtant son personnage de Stardust, personne ne l'imagine en champion du monde ou en Main Event de WrestleMania. C'est d'ailleurs un gros problème actuel à la WWE. Les gimmicks sont trop superficielles. Résultat : on est tous moins investit émotionnellement dans les catcheurs.
En réalité une gimmick ne nécessite pas de scénario ou de développement énorme, elles sont généralement le reflet de certains traits de la personnalité du catcheur. On doit connaitre sa motivation (devenir champion, se battre pour représenter les fans, être le meilleur, être le mâle dominant) et l’on doit connaitre les moyens qu’il a pour arriver à ses fins, Babyface ou Heel.
Quatrième élément: Good Worker.
Worker (travailleur) et un terme employé par les catcheurs pour parler d'eux sur le ring. On dit work UN match. Il faut savoir l'amener. Un match de catch fonctionne un peu comme une histoire. Il a un début, un milieu et une fin. Un bon Worker doit savoir exécuter et recevoir les prises. Il doit avoir le bon rythme, pas tout donner tout de suite. Ne pas se relever trop vite, ni trop lentement après une grosse prise.
Il doit être capable de faire des matchs de deux minutes comme d'une heure. Ric Flair dans les années 80, était capable d'avoir des matchs de plus de trente minutes, tous les soirs avec n'importe quel catcheur. Être un bon Worker est un sujet tellement vaste qu'on pourrait facilement y consacrer une chronique, car la multitude de chose à faire sur un ring pour qu'un match soit réussi est impressionnant. Je sais que tout le monde ne parle pas anglais, mais ceux qui le comprennent, je vous conseille certains podcasts de Stone Cold, très instructifs sur ce sujet.
Hulk Hogan est ici notre parfait contre-exemple, il est le seul qui a atteint un tel succès avec un si faible niveau sur le ring. Il a certes bénéficié de facteurs qui l'ont rendu complaisant et ne l'ont pas poussé à s'améliorer. Mais espérons que nous ne reverrons jamais un top guy, n'avoir que des matchs de huit minutes et tous sur le même modèle.
Nous y voilà, les quatre éléments fondamentaux pour être un bon catcheur.
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