Cette distinction existe depuis le début du catch, pendant très longtemps le champion était vu comme un lutteur crédible qui affrontait des adversaires plus gros et donc plus forts que lui. C’était donc grâce à ses compétences sur le ring qu’il sortait victorieux. C’est d’ailleurs cette formule qu'utilisera la WWE des années 60 jusqu’ à la fin de l'ère Hogan. La WWE à l’époque n’avait que des heel managers (Grand Wizard, Freddie Blassie, Captain Lou Albano) ces managers avaient des factions de super heavy weights qui se renouvelaient régulièrement. La WWE n'avait donc pas de top heel à proprement parler.
C’était l’époque des territoires et les rosters tournaient à travers toutes les fédérations, les catcheurs restaient entre 6 mois et un an. On pouvait donc être un heel à New York avec la WWE et un baby face en Géorgie ("Superstar" Billy Graham par exemple) seules les tops star d’une promotion restaient dans celle-ci (Bruno Sammartino). D’un autre coté la NWA à développé une approche différente, avec Harley Race notamment. Le champion était un heel et comme la NWA était un regroupement de plein de fédérations, à l’inverse de la WWE et de la AWA qui étaient composées d’une fédération s’étendant sur plusieurs états. La NWA avait donc un heel champion, qui voyageait de fédérations en fédérations sur le territoire de la NWA, ce dernier gagnait ses matchs contre le top baby face de la fédération, soit en trichant ou de justesse. Ainsi le public naïvement, pensait qu'au match retour leurs héros finirait par battre le champion.
Les deux formules fonctionnaient à merveille seulement Harvey Race est très vite devenu une des top stars du business ouvrant ainsi la voie à trois heels qui furent essentiels pour le business. Ric Flair avec la NWA, Roddy Piper avec la WWE et Nick Bickwinkel avec la AWA. Ces trois-là étant les top heels des trois fédérations majeures dans les années 80s, ils ont montré le chemin aux générations de heels que nous voyons depuis les années 90s. Ils ont atteint un degré de popularité qui était jusqu’alors réservé aux baby faces.
Ah les années 90s, quelle décennie pleine de folie, surtout dans le catch.
Et en 96 avec la création de la nWo, la distinction entre heel et face est devenue floue. De tous temps les heels ont eu des fans. Les 4 Horsemen par exemple, avaient un groupe de fans incroyable. Mais les fans pro heels étaient toujours en minorité. Soudain la nWo arrive en adoptant une posture heel et les fans les acclament comme des baby faces. De l’autre coté à la WWE, la DX fascine de plus en plus le public et elle ne restera pas longtemps heel au sens premier du terme. Mais surtout Stone Cold, loin du babyface qui vous invite à prier et prendre vos vitamines. Stone Cold c’était le mercenaire juste là pour ouvrir ses canettes de bottage de fesses (can of whoop ass). Pourtant même si tout était flou, les fans savaient qui acclamer et qui huer. Si dans les années 60s, Austin et la nWo auraient été des heels haïs du public, en 90 la culture avait changé l’heure était aux anti heros. Voilà comment Kurt Angle s’est retrouvé heel, lui le médaillée d’or. Les castings s’étaient inversés mais les rôles étaient toujours là.
Seulement depuis quelques années cette distinction se perd. Vince a d’ailleurs souvent dit qu’il trouvait cette distinction obsolète.
On a bien vu qu’elle ne l’est pas, surtout dans la feud entre Undertaker et Shane où nous n’avions aucune raison concrète de choisir un coté. Il peut arriver un match heel contre heel ou baby face contre baby face. Seulement dans ce match, soit le public choisi un côté, ce qui revient à un match heel contre baby face. Ou le public n'acclame que les spots et ne souhaite voir personne perdre, comme Lundi pendant le match Styles vs. Zayn à Raw.
La WWE n’a plus vraiment de heel, a part peut être Charlotte. Sans heels il est plus dur d’avoir de vrai baby faces. Voilà une des raisons pour lesquelles les fans sont divisés en 50/50 dans les arènes. Alors que depuis toujours c’était plus du 90% pour les baby faces et 10% pour les heels.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’époque des territoires ou les Monday Night Wars faites le savoir en commentaires et je vous préparerai une chronique.