Crédit photos : WWE
Nous aussi on est pas contents Brock ! La catastrophe était annoncée et elle a bien eu lieu ! Avec Crown Jewel, il faut dire que la WWE s'est tirée une belle balle dans le pied. Longtemps incertain, le show a finalement été organisé comme si de rien n'était... ou presque. Nous n'allons pas revenir sur la polémique qui galvanise les foules autour de l'Arabie Saoudite en ce moment. Le but de cette chronique est plutôt d'exprimer un point de vue sur ce qu'il s'est passé sur le ring. Et il y a des choses à dire ! Retour sur une soirée dont nous nous souviendrons longtemps mais pas pour les bonnes raisons.
Aussi puissant qu'un bon somnifère !
Il faut bien l'admettre, la WWE avait mis les petits plats dans les grands au niveau de la mise en scène. Décor de malade, effets pyrotechniques à en faire rougir de honte WrestleMania et un présentateur haut de gamme : ce cher Hulk Hogan. Si la ligue voulait faire de ce retour un moment exceptionnel où la nostalgie "du bon vieux temps" revenait en pleine face du spectateur, c'est totalement raté ! Le "Hulkster" nous a fait un petit discours très classique, avant de disparaître sans jamais revenir égailler ce show bien terne niveau ambiance. Le public sur place ne s'est que peu exprimé mais en même temps, difficile d'en vouloir aux spectateurs tellement le spectacle aura été affligeant. Alors oui, c'est très facile de hurler sur le booking de tel ou tel match confortablement installé dans son canapé. Sauf que cette fois, même un œil non habitué au monde du catch aurait pu se rendre compte de la supercherie que Vince McMahon et ses troupes ont mis en place.
Nous aussi on a eu mal Rusev...
Si Shinsuke Nakamura et Rusev n'ont pas réussi à faire démarrer Crown Jewel sur les chapeaux de roue durant le Kickoff, il est même évident de dire que le show n'a jamais vraiment décollé. C'est bien simple, il nous est difficile de trouver un match qui a "volé la vedette", comme nous aimons tant le dire. Malgré son dévouement et ses quelques accélérations plaisantes, Seth Rollins (qui demeure une valeur sûre pour relever le niveau quand tout va mal) est resté très classique et a surtout vite disparu des écrans radars... ne nous offrant que peu de frissons. Et que dire du match tag team entre The Bar et The New Day durant lequel les deux équipes ont livré une prestation bien médiocre. Nous étions habitués à mieux, surtout que ces factions se connaissent bien et qu'elles font souvent preuve d'une bonne alchimie sur le ring. Bien évidemment, les déceptions ne s'arrêtent pas là mais le vrai problème des deux premières heures de Crown Jewel se résume en un terme : le rythme.
Trop d'histoires tuent l'Histoire
Les quatre premiers matches étaient totalement tournés vers la fameuse Coupe du Monde. Autant dire que les éliminatoires auraient largement pu se dérouler à RAW et Smackdown. C'était long et les combats se sont enchaînés sans la moindre fulgurance, sans même une pointe de créativité. Nous avions l'impression d'assister à un show hebdomadaire de la WWE... et pas un très bon soit dit en passant. Contrairement au Greatest Royal Rumble d'avril dernier, les officiels de compagnie avaient pourtant appuyé sur l'enjeu de ce pay-per-view. Un nouveau champion universel devait être couronné, le "meilleur catcheur du monde" allait être désigné et Shawn Michaels s'apprêtait à faire son grand retour à la compétition. Dans ces trois tâches, la WWE s'est écrasée contre un mur de paresse, alors que certaines surprises auraient pu avoir un impact réel ! Oui, c'est bien de toi dont nous parlons très cher Shane !
Qu'est-ce qu'on foutait là déjà ?
Malgré tout l'attente autour de cette Coupe du Monde qui n'en était absolument pas une (où sont les différentes nationalités), c'est une "superstar" extérieure qui a remporté le Graal. Si Shane-O-Mac s'est montré plutôt convainquant face à Dolph Ziggler, sa participation de dernière minute comme remplaçant du Miz a tout bonnement discrédité tout ce que la WWE avait mis en place ces dernières semaines. Au final, les catcheurs se sont affrontés pour du vent puisque la victoire finale n'avait qu'un but scénaristique : c'est à dire de préparer le heel turn de Shane McMahon avant Survivor Series. De plus, le dirigeant de Smackdown Live va scander à tout bout de champ qu'il est le "Best in the World" et il essuiera sans cesse des chants "CM Punk" en retour. Pas très ingénieux sur ce coup chère WWE. Mais avant ce rendez-vous raté, la ligue nous a offert un des moments les plus affligeants de son histoire...
Le Monstre est mort, vive le Bête !
Vous savez "Le Monstre parmi les Hommes" là ? Ben en fait, c'est un gentil toutou un peu naïf qui s'est fait pulvériser en cinq F5 sans avoir donné le moindre coup. Avec cette prestation honteuse, la WWE a fait de Braun Strowman un jobbeur incapable de gagner un titre et qui se fait avoir par... Baron Corbin ! Brock Lesnar n'a pas eu à faire parler sa créativité légendaire sur le ring, puisque le nouveau champion universel s'est contenté d'enchaîner des finishers avant de repartir fièrement avec la ceinture. La WWE n'a tout simplement pas su quoi faire après le triste départ de Roman Reigns... Que nous apprécions Lesnar ou non, il faut bien avoir conscience d'une chose : RAW vient une fois de plus de perdre sa ceinture "phare". Pire encore, qui peut bien avoir le niveau pour aller la récupérer si Strowman lui-même se fait coucher en cinq minutes ? Ce titre est tout simplement maudit et la WWE serait très inspirée de le faire disparaître. Enfin, vous l'aurez sans doute noté, nous n'avons pas parlé de AJ Styles vs Samoa Joe. Le match, sans être mauvais, était très classique et le résultat n'a pas surpris. Joe peut aller tranquillement rejoindre Braun Strowman dans la catégorie des superstars discréditées. Une piètre consolation...
Quand papy se bat à la maison de retraite...
Bref, Crown Jewel est à l'image de son main event : raté. Si nous ne doutons pas de l'envie de bien faire (et un peu de l'argent aussi) de la part de DX et des Brothers of Destruction, le combat final du show aura été catastrophique. Des botches à foison, un rythme soporifique et un final expédié qui ne débouche sur rien. Le fait que cette rencontre ait été montée de toute pièce pour faire plaisir au prince héritier d'Arabie Saoudite est maintenant une évidence. Après une telle prestation, il est clair que nous n'avons pas envie de voir Shawn Michaels contre l'Undertaker à WrestleMania 35. Que la WWE laisse ses légendes où elles sont, c'est à dire bien au chaud au Hall of Fame. Il serait bien triste qu'un retour de trop vienne ternir l'image que nous avons de ces superstars qui ont tant œuvré à la démocratisation du catch dans le monde. Il s'agissait sans conteste du pire pay-per-view de 2018. Ça partait déjà très mal sur le plan politique et cela n'a guère été mieux sur le plan sportif. Plus jamais ça !
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