Crédit photo : HBO
Ce mercredi, la chaîne de télévision câblée « HBO » a diffusé sur son antenne le documentaire événement consacré à la légende, André le Géant. Ce documentaire de 1h25 retrace avec minutie et didactique la vie et l’oeuvre du lutteur originaire des terres françaises.
Dans ce film, André apparaît comme un personnage aussi attachant que hors norme. Son accent, sa maladie, son charisme, ses excès, tout transpire dans l’oeuvre proposée par la chaîne payante américaine.
Ce géant, au coeur aussi grand que les tonneaux d’alcools qu’il s’enfilait a laissé un immense vide à toutes les personnes qui l’ont croisé : Hulk Hogan, Vince McMahon, Jerry Lawler et bien d’autres…
L’oeuvre documentaire commence dans son petit village natal, Molien, à quelques kilomètres de Paris. Apparaissent à l’écran ses deux frères laissent un commentaire (en français) sur l’enfant qu’était le Geant. Petit, mignon, et loin du monstre athlétique qu’il fut. Ce jeune de la campagne française, à ses 19 ans, décida, après quelques années de rugby, de se lancer dans une carrière de lutteur. Sous le nom de « Géant Ferré » en référence au « Grand Ferré », un paysan à la force surhumaine, héros picard de la guerre de Cent Ans.
À travers des images d’archives tournées en France dans les années 1960, elles permettent de comprendre l’engouement pour le monstre des campagnes. Un engouement largement partagé ensuite dans le monde entier, jusqu’à une rencontre : Vince McMahon Sr, le père de Vince McMahon, président de la WWE.
Le père McMahon, alors dirigeant de la WWWF (Word Wide Wrestling Fédération), simple promoteur de la côte New-Yorkaise, décida d’exporter son « monstre » partout dans le pays. Faisant de sa fédération, la principale des États-Unis, tandis que les autres promoteurs ne se contentaient que de leurs publics locaux. Le catch, ses tournées, ses stars, André le Geant en était le précurseur, le seul, l’unique, qui remplissait des salles sur son seul nom.
Star parmi les stars, il devient la plus grande personnalité du monde. Mohamed Ali rêve de le rencontrer, Hollywood lui propose des contrats mirobolants. André est la STAR des années 80. Montant toujours sur le ring comme si c’était son dernier match, il catchait dans un "jeu de mort" permanent, menaçant même ses adversaires de "décès" en coulisses. Randy Savage s’en souvient encore. Le malmenant dans un ring pendant de longues minutes, Macho Man décide de quitter le combat avant son terme, comprenant qu’André n’était pas là pour « jouer au catch ».
Star des magazines, il est le premier lutteur à apparaître en couverture de « Sport illustrated », le journal référence du sport aux USA. Cette notoriété n’empêche pas le documentaire de revenir sur le côté sombre de la star.
Alcoolique notoire, il accumulait les litres d’alcools. Peu commode en coulisses, il refuse notamment qu’outre sa « bande », d’autres personnes extérieures viennent dans sa zone de confort. Jouant aux cartes, buvant, riant fort, le Géant est aussi grand que mal dans sa peau. Inadapté à la vie quotidienne, il est obligé de vivre à l’écart : siège d’avion trop petit, voiture exiguë, quantité de nourriture et d’alcool insuffisante pour le sustenter, André est malheureux dans son bonheur.
Accumulant de l’argent, le « monstre » achète une grande maison dans le centre des USA. Loin de la folie des salles survoltées, il retrouve le calme de son enfance, comme dans la campagne française. Il donne d’ailleurs naissance à une petite fille, qui s’exprime aussi sur ce père hors norme, dans le film d’HBO.
Souffrant d’acromégalie depuis son enfance, André mesure en fin de vie 2,24 m pour 173kg. La maladie évoluant, continuant de grandir, il perdit en mobilité, obligeant les McMahons à trouver un remplaçant à sa star. Hulk Hogan fut choisi pour tenir ce rôle.