Qu'il est dur d'être fan de Catch, surtout quand on est français. Depuis la fin de l'âge d'or de la discipline, au milieu des années 80s, le Catch a été expédié de force dans les bas fonds du divertissement. Tantôt moqué, tantôt ignoré, souvent mal-compris et jamais pris au sérieux, notre sport favoris manque toujours de crédibilité aux yeux du public. Encore aujourd'hui, il est presque impossible de dire à ses proches que l'on aime l'Undertaker ou Shinsuke Nakamura sans entendre un membre de l'assistance ricaner en prononçant une phrase du genre "tu n'as pas un peu passé l'âge pour regarder ça?"
Bien que le but de ce billet n'est pas de prouver que le Catch peut avoir un caractère très adulte (ça ferait un bon sujet de chronique tiens), je vais surtout attirer votre attention sur le fait que le Catch gagne a avoir des représentants d'un certain âge. En effet comment ne pas légitimer l'amour de ce sport-spectacle quand les gens qui en discutent ont plus de 20 ans, une situation stable et un vocabulaire mature. Si en terme d'info, Catch-Newz s'inscrit dans cette volonté de montrer notre passion sous son jour le plus respectable, d'autres personnes s'appliquent à faire de même. Aujourd'hui, concentrons-nous sur un projet qui fait du bien à la communauté des fans, celui de C'est ça le Catch.
Derrière ce simple nom en forme de slogan, un homme, Philippe Marciniak, que vous connaissez surement sous le pseudonyme de Sturry. Ce fan hardcore, que j'ai eu la chance de croiser sur les forums de la chaîne RTL9 il y a dix ans, a occupé tous les rôles que l'on peut imaginer dans la communauté catchesque en France. Ancien arbitre, devenu catcheur puis promoteur au sein de N'Catch, ce-dernier avait quelque peu disparu des radars vers 2013, avant de ré-apparaître sur YouTube à la fin 2014.
Proposant en premier lieu du simple contenu gaming sur les différentes versions de WWE 2K, l'animateur a commencé à varier son contenu. Il a tout d'abord initié "C'est ça le Catch FM", une émission radiophonique de plus de deux heures où le nordiste et son entourage "refont le match" chaque semaine, de manière posée et conviviale. Le petit média a ensuite accueilli "La Fabuleuse Histoire du Catch Américain", un podcast très apprécié que nous avons contribué à faire connaître à ses débuts. Dans ce programme, Norbert Feuillan, un autre ancien du forum RTL9 que j'avais connu du temps du "CL Pod", retrace les carrières des plus grandes figures de l'histoire du business. Au-delà du côté divertissant (et instructif pour les néophytes), FHCA a amené un côté professionnel à du contenu Catch audio.
Car si il y a une chose que C'est ça le Catch a apporté à la communauté, c'est une note de maturité dans un web français surchargé de "grands projets révolutionnaires" qui échouent au bout de quelques mois. Un peu à l'image de ce que nous faisons sur Catch-Newz depuis plus d'une décennie pour les infos, la chaîne a permis à des milliers de fans de partager la passion du Catch sous l'angle de la clarté. Quel bonheur d'entendre des discussions sur le Catch entre trentenaires, où aucune vociférations adolescentes ne viennent polluer une bande son déjà de mauvaise qualité. Si certains voient ces programmes comme élitistes et leurs auditeurs un peu trop hautains, on peut se réjouir de voir que des gens prennent du temps pour présenter le Catch comme une véritable culture, et proposer des débats sérieux.
Désormais à la tête d'une petite légion de fidèles, Sturry et sa petite bande sont de ceux qui permettent aux fans français de parler de leur passion sans sourciller. S'inscrivant dans cette lignée de nouveaux médias Catch souhaitant professionnaliser leurs activité, lignée à laquelle nous voulons tous contribuer, la réputation de notre divertissement préféré pourrait enfin se redorer (d'ailleurs en parlant de podcast, on vous réserve une petit surprise pour bientôt). Une bonne nouvelle, car avec une image plus sérieuse et des représentants qui ne font pas peine à voir, le business du Catch en France a de quoi redevenir attractif aux yeux du grand public, et pour les bonnes raisons.